Comment la formation continue transforme l’employabilité des jeunes

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La formation continue facilite l’accès et la stabilisation des jeunes sur le marché de l’emploi en leur permettant d’acquérir des compétences utilisables rapidement, en lien avec les attentes des entreprises et l’évolution des technologies. Elle participe à la diversification des profils professionnels, tout en mettant en évidence certains obstacles liés à l’accessibilité et à la pertinence pédagogique, en particulier pour les publics les plus fragiles.

Pour explorer concrètement cette thématique, voici une ressource vidéo intégrée à notre analyse :

Place et utilité de la formation continue

La formation professionnelle continue regroupe l’ensemble des actions de formation destinées à développer, actualiser ou approfondir ses compétences après la formation initiale. Pour les jeunes, elle constitue une passerelle entre les études supérieures et les exigences professionnelles concrètes, en misant sur des formats variés : parcours diplômants, certifiants ou spécifiques à un métier (comme une licence professionnelle, un master suivi en reprise d’études, ou encore des certifications accessibles via les services de formation continue universitaires).

Dans un environnement en transformation (numérique, automatisation, cybersécurité, gestion de données), l’actualisation régulière des compétences contribue à l’adaptation des individus et des collectifs de travail. Selon des chiffres de la Dares relayés par France Travail, une première formation professionnelle est associée à une augmentation de la probabilité d’emploi d’environ +5,7 points à 12 mois, +8,8 points à 18 mois et +9,2 points à 24 mois par rapport aux personnes non formées, avec des effets encore mesurables jusqu’à 36 mois.

L’intérêt pour les jeunes est double : d’une part, se former sur des compétences techniques recherchées (cloud, intelligence artificielle, cybersécurité, analyse de données, relation client numérique, conformité), qui peuvent concerner des profils comme ceux d’un directeur des systèmes d’information ou d’un chef de projet digital ; d’autre part, acquérir des compétences transversales telles que la gestion de projet, la collaboration ou la communication, qui sont régulièrement mentionnées par les recruteurs lors des processus d’évaluation. À une échelle plus globale, les parcours professionnalisants associés à l’alternance montrent de bons résultats d’insertion : une étude rapporte que jusqu’à 70 % des jeunes intègrent un emploi dans les 7 mois après leur alternance, avec un écart positif d’environ 15 % favorisant ceux ayant bénéficié d’une formation professionnelle.

Conséquences sur l’employabilité des jeunes

La formation continue apporte un soutien notable dans la gestion de parcours de plus en plus évolutifs : elle permet des reconversions, limite les interruptions de parcours et participe à une plus grande stabilité professionnelle. Selon plusieurs études, notamment celles de la Dares, on observe des effets bénéfiques sur la nature des emplois retrouvés et la durée de maintien dans ces postes, en particulier pour les personnes éloignées de l’emploi.

L’ensemble des formations proposées s’est enrichi : certifications métiers, modules universitaires courts, VAE, DAEU pour reprendre des études, ou solutions associant le plan de formation d’une entreprise au CPF (compte personnel de formation). Pour les jeunes ayant peu d’expérience ou en recherche d’emploi, ces parcours permettent de mieux se positionner face aux postes visés, notamment dans les domaines techniques, réglementaires ou juridiques associés au poste futur.

La capacité des jeunes à initier leurs propres démarches de formation joue un rôle non négligeable : plusieurs enquêtes mettent en avant leur implication et leur volonté de progresser en dehors du temps salarié, ce qui témoigne d’une dynamique d’apprentissage régulier. À cela s’ajoutent des constats sectoriels montrant un intérêt pour les compétences rares : les personnes formées déclarent souvent un impact positif sur leur évolution salariale ou leur mobilité en interne, ce qui renforce l’idée que la formation peut représenter un levier de transformation professionnelle.

En dehors des métiers techniques, la formation universitaire continue s’adresse aussi aux fonctions support : réglementation, qualité, achats, hygiène-sécurité-environnement. Pour un professionnel de la conformité, par exemple, actualiser sa compréhension des obligations légales et des financements liés à la loi « Liberté de choisir son avenir professionnel » contribue à mieux gérer les droits accessibles via le CPF.

« Après mon diplôme, j’ai enchaîné des missions précaires. En activant mon CPF, j’ai suivi une formation continue en marketing digital (data, SEO, automatisation). En trois mois, j’ai obtenu une certification reconnue par une université et, grâce à une réunion d’information carrière, j’ai décroché un CDI dans une entreprise en développement. Cette étape m’a offert des compétences immédiatement utiles, et m’a donné la motivation de viser des postes plus exigeants. Je poursuis aujourd’hui une licence professionnelle en alternance pour me spécialiser davantage. »

Freins et limites d’accès

Les effets positifs ne sont pas équitablement répartis : un certain nombre de jeunes faiblement qualifiés rencontrent encore des barrières pour accéder à la formation (manque d’informations, contraintes budgétaires, difficultés de déplacement). Les sources disponibles montrent que l’impact de la formation dépend fortement des parcours suivis et des profils concernés : l’efficacité est plus visible chez les personnes en situation d’éloignement du marché de l’emploi, mais elle reste liée à la clarté des contenus, à l’adaptation du programme et au suivi offert au stagiaire.

D’autres facteurs peuvent nuancer les effets : la qualité inconstante de l’offre de formation, la difficulté de faire correspondre les contenus avec les missions réellement attendues ou encore l’écart entre les contenus théoriques et la pratique professionnelle. Selon les expériences rapportées, les résultats les plus significatifs surviennent lorsque la formation est centrée sur un projet de retour à l’emploi clairement défini, souvent couplée à des activités telles que stage, alternance ou aide à la recherche de poste. Dans cette configuration, l’alternance reste une piste prometteuse, avec des exemples citant un taux d’emploi atteignant 70 % dans les 7 mois suivant la fin du parcours

La charge que représente un parcours de formation pour le jeune doit aussi être intégrée : concilier emploi à temps partiel, apprentissage et vie privée demande une organisation rigoureuse. Cela justifie l’intérêt d’avoir un plan de formation sur mesure et une approche pédagogique tournée vers des résultats concrets (objectifs précis, méthodes actives, accompagnement individuel). France Travail rappelle que l’écart de possibilité d’insertion entre formés et non-formés se creuse sur la durée. Toutefois, cela ne dispense pas d’un suivi structuré pour augmenter les chances de retrouver un emploi durable.

Tableau comparatif

Ordres de grandeur à contextualiser selon les secteurs d’activité et les régions :

CritèreSans formation continueAvec formation continue
Taux d’emploi chez jeunes diplômés du supérieur80 %90 %
Taux d’emploi chez jeunes peu ou non diplômés30 %50 %
Durée moyenne d’un emploi stable après formation6 mois12 mois
Proportion de CDD ou intérim45 %30 %

Ces chiffres rejoignent les données de France Travail et la Dares, accentuant l’intérêt des parcours alignés sur les besoins concrets du terrain[4], notamment via l’alternance ou les formats professionnalisants.

À qui s’adresse la formation continue ?

Toute personne active (salariée ou indépendante) et les demandeurs d’emploi peuvent y accéder via différents dispositifs (régionaux, CPF, plan de formation interne à l’entreprise). Les services universitaires accompagnent également la reprise d’études et les démarches de VAE. Les effets sont particulièrement observables chez les populations éloignées du marché de l’emploi.

Quels types de formations sont jugés utiles ?

Ceux reliés à des besoins exprimés par les employeurs ou à un projet professionnel bien défini : techniques numériques, encadrement, compétences transversales, langues, connaissance réglementaire. Les configurations orientées vers l’emploi (alternance, application en situation réelle) améliorent les taux de retour à l’emploi sur une période courte.

Quel peut être l’investissement des entreprises ?

Participer à la construction du plan de développement des compétences, faciliter les démarches CPF, prévoir du temps pour apprendre et valoriser les compétences acquises dans les évolutions internes. Certains employeurs rapportent que ces stratégies ont eu un effet favorable sur la qualité des postes attribués à l’issue des formations.

Quelles difficultés les jeunes rencontrent-ils souvent ?

Manque d’information, budget limité, emploi du temps chargé, ou inadéquation entre formation proposée et projet métier. Un soutien plus personnalisé, combiné à une offre de formation mieux ciblée, tend à atténuer ces freins, selon plusieurs sources officielles.

La formation continue contribue à renforcer la présence des jeunes sur le marché de l’emploi en leur permettant de compléter leurs compétences et de mieux correspondre aux attentes professionnelles actuelles. Des enquêtes de la Dares relayées par France Travail avancent que ces effets peuvent s’étendre jusqu’à trois ans pour certains profils, notamment pour ceux ayant moins de possibilités d’insertion au départ[4]. Les formats proches du terrain comme l’alternance ou les certifications techniques montrent jusqu’à présent les résultats les plus rapides.

Pour accroître son impact, il est utile d’agir à plusieurs niveaux : rendre l’information plus accessible, faciliter les modalités de financement, améliorer la qualité pédagogique des formations, et intégrer plus systématiquement une approche concrète par projet. Des parcours adaptés (via CPF, VAE ou reprise d’études) contribuent à stabiliser les transitions professionnelles et à éviter les interruptions précoces. Dans un environnement professionnel évolutif, la formation continue reste un levier à mobiliser avec vigilance, au moment opportun.

Sources de l’article

  • https://travail-emploi.gouv.fr/acces-emploi/insertion-professionnelle-des-jeunes
  • https://www.education.gouv.fr/inserjeunes-un-service-d-aide-l-orientation-des-jeunes-en-voie-professionnelle-309485
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